View Other Content
Categories See All →
Search Articles
Recent Articles
Recent Comments
-
Notch/attack, abort/attack...
acrolys - Dec 07 2020 07:07 AM
-
Le CAS en détails
Seeky - Mar 02 2018 10:59 AM
-
Le CAS en détails
Musashi - Aug 18 2017 14:44 PM
-
Comm plan 09th WTAC
PePe - Apr 10 2017 13:23 PM
-
Défense contre Fox 1-shoote...
akulax - Dec 03 2015 17:02 PM
-
Le pop-up (3/5) : utilisati...
Side - Aug 20 2015 19:13 PM

Bandit, bogey, outlaw...c'est quoi ?

Deux questions très simples vont se poser :
- Dans quel camp est le contact ?
- Suis-je autorisé à tirer dessus ?
Premier point : dans quel camp est le contact ?
Cette question, c'est ce qu'on appelle l'ID (identification, prononcé aïe di).
Tout contact dont l'identité est inconnue est appelé bogey.
Dans les faits, un appareil peut appartenir à trois camps différents :
- c'est un allié : le contact est un friendly ;
- c'est un ennemi : le contact est un bandit ;
- c'est un neutre (neutral).
Comment classer le bogey ?
La catégorisation d'un bogey dans l'un ou l'autre des camps se fait à partir de critères. Chaque critère a une importance bien définie. Les règles d'engagement (ROE) propres au théâtre d'opération (ce qu'on appelle les theater ID criteria) déterminent quels sont les critères qui suffisent à réaliser l'identification d'un bogey.
Tous les critères n'ont pas le même poids.
- Certains critères permettent une identification bandit catégorique (positive enemy indication).
- Le bogey est identifié par un moyen électronique embarqué : NCTR, RWR ou tout autre système défini dans les ROE (Liaison 16 par exemple).
- Le bogey est identifié par un moyen externe (typiquement, l'AWACS).
- Le bogey est identifié visuellement (VID pour visual identification), que ce soit par vos yeux ou par l'intermédiaire du TGP.
- Il est possible d'avoir un doute sur l'identité du bogey (lack of friendly indication). Il faut alors vérifier deux critères avant de classer le contact comme bandit :
- Identification IFF : si le bogey répond un code attendu à l'interrogation (paints), le critère n'est pas rempli. Si le bogey répond un code qui n'est pas celui attendu (bogey squawking #, où # est le mode utilisé pour la réponse), le critère n'est pas rempli. Il faudra davantage d'informations pour catégoriser le contact. Si le bogey ne répond pas à l'interrogation IFF (spades), le critère est rempli.
- Cinématique du vol et respect des MRR : les MRR (minimum risk routes) sont des routes habituellement pré-briefées destinées à être empruntées par un avion en difficulté (par exemple, dépourvu de moyens radio et/ou transpondeur) qui souhaiterait revenir au bercail en étant reconnu. Elles spécifient des couloirs aériens, des limites d'altitude et/ou de vitesse que l'appareil doit respecter. Si l'appareil s'y conforme (rider), le critère n'est pas rempli mais le contact reste un bogey et nécessitera davantage d'informations avant d'être classé. À l'inverse, un appareil qui n'est pas sur une MRR, ou dont le plan de vol, la vitesse ou l'altitude ne sont pas conformes à la MRR qu'il traverse peut remplir le critère (en fonction des ROE). Si les ROE permettent l'engagement d'un tel bogey, il est alors appelé gopher.
- En résumé, le bogey pourra remplir le statut lack of friendly s'il remplit la première condition (il est spades), voire, si elle existe, la deuxième (respect des MRR).
- Le bogey peut également être considéré comme provenant d'une zone ennemie (point of origin). C'est un outlaw.
Comment savoir quelle combinaison de ces critères permet le classement bandit ?
C'est le rôle d'un outil nommé ID matrix. Il s'agit d'un tableau qui indique les différentes combinaisons qui mènent au classement bandit. En règle générale, on demande au moins une positive enemy indication et une lack of friendly indication, mais tout dépend des ROE en vigueur sur le théâtre.
Positive Enemy Indication | Lack of friendly indication | Point of origin | ID |
---|---|---|---|
Bogey | |||
● | Bogey | ||
● | Bogey | ||
● | ● | Bogey | |
● | Bogey | ||
● | ● | Bandit | |
● | ● | Bandit | |
● | ● | ● | Bandit |
Tableau 1. Exemple d'ID matrix telle qu'énoncée par les ROE du théâtre d'opérations.
Pour simplifier, nous allons ici considérer le cas le plus classique, dans lequel l'ID matrix nécessite les 3 critères pour réaliser une classification hostile.
Deuxième point : suis-je autorisé à tirer sur le bandit ?
La classification bandit ne suffit pas à autoriser l'ouverture du feu sur le contact. Un exemple simple serait celui d'une opération de maintien de la paix dans un pays en guerre civile, pour laquelle on attendrait de vérifier les intentions hostiles ou non d'un appareil ennemi avant de tirer, ou celui d'un déserteur ennemi qui chercherait à passer de votre côté.
L'ouverture du feu sera autorisée dans certains cas :
- une autorité de contrôle (typiquement l'AWACS) l'annonce expressément (cleared to engage) ;
- le bandit manifeste des intentions agressives : c'est alors un hostile et le tir est autorisé pour se défendre contre l'agresseur, à la condition que la CAF (cleared avenue of fire) soit dégagée.
Figure 1. Schéma récapitulatif de la procédure d'identification.
J'espère que c'est un peu plus clair

0 Comments